Couverture de Séismes, 2013.
Retour sur “Séismes”
Autant le dire tout de suite, mes compétences en ethnocritique sont limitées, mais j’ai beaucoup lu et échangé avec les collègues de Metz, et mon signe d’amitié à Jean-Marie consistera à revenir sur une démarche littéraire qui doit beaucoup aux sciences sociales en général et en particulier à ce que Jean-Marie Privat, Marie‑Christine Vinson et Marie Scarpa m’ont fait lire et découvrir au cours de ces années de collaboration.
Les organisateurs m’ont permis de revenir ici sur un de mes récits, Séismes (2013). Cela ne se fait pas, je le sais : le narcissisme et la complaisance menacent; l’autocommentaire n’échappe pas aux taches aveugles et aux rationalisations après coup; enfin, la littérature, pour nous, n’est pas un « Temple », selon le mot du regretté Daniel Fabre, mais un objet de réflexions.
Mon propos ne consiste pas, je crois, à contrôler les interprétations de Séismes, plutôt à montrer ce qu’un tel récit doit à des lectures et rencontres intellectuelles; à payer ma dette aux sciences sociales qui ont aiguisé mon attention à la richesse de « détails » textuels et aux substrats culturels qu’ils travaillent.
Ce sera donc une visite d’atelier autour de Séismes comme récit travaillé par un regard ethnographique. Une petite phrase de Daniel Fabre a une grande résonance pour moi, et elle suffirait à résumer le projet de mon livre : « À partir de mon enfance, j’ai des projets infinis. » (cité par Adell, 2017 : § 4)
1. Séismes est un récit en 24 séquences, à substrat autobiographique. Mais le contrat de lecture tient de l’autofiction (« Séismes est un texte de fiction ») et plusieurs procédés le rapprochent des genres fictionnels (dialogues réinventés; agrégation de plusieurs personnes en un personnage; effets de montage (coupes, ellipses, etc.); noms propres modifiés, etc.). Chaque séquence porte un moment fort, sismique, pour un garçon passant de l’enfance à l’âge adulte dans un village alpin de culture catholique et rurale au cours des années 1970.
2. Le travail préparatoire a été double :
Se documenter à l’aide de photos, presse d’époque, entretiens et documents de famille. Mobiliser des grilles de lecture ethnographiques comme tamis à images, par exemple Marcel Maget, Guide d’étude directe des comportements culturels (1958). Ou, pour un livre plus récent, Faire le garçon (2017), les travaux de Daniel Fabre sur la socialisation des sexes en Europe1.
3. Les questions à l’origine du récit sont, je crois, celles d’une ethnologie de soi :
Que signifie être socialisé et initié dans une telle culture, et quel type humain contribue-t-elle à forger? Comment raconter cette expérience du point de vue de l’enfant, à partir de ses conjectures, erreurs, jeux sur le langage qu’on lui transmet, où il baigne? Quelles formes élaborer pour donner à entendre la pensée de cet enfant, aux prises avec la société qui entre en lui?
4. Cette démarche est commune à d’autres auteurs : Annie Ernaux, La Place (1983) avait pour titre de travail « Éléments pour une ethnologie familiale ». Déjà Michel Leiris et Georges Perec, avant Ernaux, ont illustré l’impact puissant des sciences humaines sur la littérature depuis les années 1960. À l’aide de ces auteurs, je constate dans ma remémoration que le « sujet » n’est pas une donnée première, mais quelque chose qui se conquiert sur fond d’un « on » ou d’un « nous ». Pour le dire autrement, la plupart des souvenirs dits « personnels » n’ont émergé que sur le fond de formes de vie collectivement négociées :
Elle disait, « bonjour Ma Sœur » en inclinant la tête, avec componction, et plusieurs fois la désignait de cette façon, « si vous permettez Ma Sœur ». Quand elle entrait, le respect de la tante se déployait comme une toile protectrice. On n’asseyait pas « Ma Sœur » dans la cuisine, on lui proposait le fauteuil du salon. Finis les gestes ordinaires, les paroles profanes. Autour d’elle, la tante tissait un espace autre, sucré ou sacré, « prenez place Ma Sœur ». On n’expliquait pas ce mot « Sœur », cérémonieusement appuyé, sans commune mesure avec ceux qui désignaient mes frères et sœurs.
Cette religieuse qui sillonnait le village à vélo, très souriante, m’était familière. Moi, le gamin, sur un signe de la tante, je serrais sa main fraîche, lisse, sans force. Une odeur de savon, de coton fade l’enveloppait tout entière. Elle semblait un être d’une autre espèce que la courante.
Cette année-là, je ne l’appelle pas « Ma Sœur », cela n’est pas encore exigé de moi. Notre première communion aura lieu bientôt, j’ai reçu l’aube blanche, avec deux crucifix en collier sur la poitrine. On m’a coupé les mèches, comme aux autres, grand-mère et les voisines disent que j’ai « l’air d’un ange ». Les mères préparent la fête, père doit tuer un lapin, il y aura d’autres tantes et des cousines. On croit en un grand dessert aux fraises. (Meizoz, 2013 : 40-412)
Un conflit sur le cadre (frame) d’interprétation de la situation apparaît dans l’écart qui sépare la tante, instauratrice du respect sacré, et l’enfant qui méconnaît cette dimension, interprétant littéralement les attributs et le nom de la « Sœur ». Le contexte est celui d’une éducation verticale, dans laquelle les situations ne sont pas expliquées mais présentées comme taken for granted; où la « croyance » partagée conditionne la reconnaissance des rôles sociaux et la remise de soi aux hiérarchies traditionnelles. Sauf que l’enfant, lui, n’ayant pas encore incorporé les catégories comme sacré/profane, se contente de croire à quelque chose de très concret, « un grand dessert aux fraises ». Souvent violent dans le monde social, le conflit d’interprétations est ici perçu sur le mode comique, à hauteur d’enfant.
5. Cherchant comment énoncer ce récit, j’ai testé diverses possibilités. Le principe, c’était d’éviter le « je » au maximum. Donner d’abord voix à ce qui circule dans le groupe à l’aide du « on » et du « nous ». Dans Séismes, il y a beaucoup de « on », le « je » baigne dans un univers de références communes. Nombre d’expériences quotidiennes sont d’abord décrites par des formulations collectives, qui circulent dans les groupes de référence (famille; école; quartier) :
« La guerre, on ne l’avait pas connue. Nicolas de Flüe nous en avait protégés. » (S : 20)
« À ce moment, on disait encore : les Boches, les Fritz, les Frisés. » (S : 21)
« On n’asseyait pas “Ma Sœur” dans la cuisine, on lui proposait le fauteuil du salon. […] On n’expliquait pas ce mot “Sœur”, cérémonieusement appuyé, sans commune mesure avec ceux qui désignaient mes frères et sœurs. » (S : 40)
Couverture de Séismes, 2013.
6. Pour le dire avec Benveniste, le « sujet » ne préexiste pas au langage. Il émerge à l’occasion du langage, dans l’appareil formel de l’énonciation :
C’est dans l’instance du discours où je désigne le locuteur que celui-ci s’énonce comme sujet. Il est donc vrai à la lettre que le fondement de la subjectivité est dans l’exercice de la langue. Si l’on veut bien y réfléchir, on verra qu’il n’y a pas d’autre témoignage objectif de l’identité du sujet que celle qu’il se donne ainsi lui-même sur lui-même. (Benveniste, 1966 : 262)
L’émergence du sujet n’est d’ailleurs pas toujours vécue comme un gain, mais parfois comme une séparation. Ainsi dans l’autobiographie de Julien Green :
Tous les hommes ont connu cet instant singulier où l’on se sent brusquement séparé du reste du monde par le fait qu’on est soi-même et non ce qui nous entoure. Je laisse aux spécialistes le soin d’expliquer ces choses où j’avoue ne pas voir très clair. Tout ce que je retiens est que, pour ma part, je sortis à ce moment-là d’un paradis. C’était l’heure mélancolique où la première personne du singulier fait son entrée dans la vie humaine pour tenir jalousement le devant de la scène jusqu’au dernier soupir. (1963 : 23)
7. Le philosophe Paolo Virno considère le langage comme un deuxième monde acquis, dans lequel on peut espérer imprimer sa propre marque. « Réactiver l’enfance », « renouvel[er] le sentiment enfantin du langage », devient un geste politique de désaliénation :
Dans un livre important (Infanzia e storia, Einaudi [trad. franç. Payot, 1990]), Giorgio Agamben observait que si nous naissions dotés d’un langage déjà parfaitement formé, il aurait la même fonction que l’odorat chez les animaux. Ce serait, ainsi, l’organe de l’orientation dans un milieu qui nous englobe comme un liquide amniotique, sans qu’il ne reste aucune possibilité de s’en distancier et de le transformer. Réciproquement, avoir une enfance, c’est-à-dire accomplir l’expérience de l’accession au langage, comporte une fracture permanente entre l’être humain et quelque milieu déterminé que ce soit. En d’autres termes : grâce au passage progressif de la vie sensible muette au discours articulé, nous ne sommes plus confrontés à un milieu, mais à un monde. Un monde auquel on appartient, restant immobile, pourtant, un frottement ou une imparfaite compénétration. Un monde historique, à modifier. L’enfance, qui littéralement désambiante, ouvre la possibilité de l’histoire.
Or, à vouloir définir la société du spectacle par une formule brève, on devrait dire : elle est la société qui a réduit le langage même à un milieu immédiat, faisant de la communication généralisée quelque chose de fort semblable à la forêt pour l’ours ou au fleuve pour le crocodile. […] D’où surgit l’impression asphyxiante d’un bloc, ou congélation de l’histoire : impression que le postmoderne ne se lasse pas d’avaliser et de rendre attrayante.
S’opposer à la société du spectacle signifie réactiver l'enfance. À savoir dissoudre l’apparence visqueuse d’un « milieu linguistique », retrouvant dans le langage, ce qui désambiante et fait « monde ». Si l’on veut : renouvelant le sentiment enfantin du langage comme quelque chose auquel on accède, du langage comme faculté. (1991 : n. p.)
8. Il a fallu d’abord réinventer une « voix » qui capte ce « sentiment enfantin du langage ». Comme le dit Mieke Bal : « Pour rendre compte du fait que le récit ne vient pas de nulle part et que quelqu’un en est responsable, le concept [de voix] paraît indispensable. » (2014 : 9) Une « voix » et un « ton » factices ou plutôt artificiels (= le style) qui transmettent l’émotion incrustée dans cette histoire, un ressenti ancien. Dans le roman L’Infini Livre (2014), Noëlle Revaz décrit ainsi son idéal de littérature : « Une voix fraîche et vraie disait les choses d’une façon que tout se mettait à vivre. […] Une voix de ce genre parlait depuis la racine. » (311) Écrire Séismes, c’était tenter de retrouver « une voix fraîche et vraie », par les voies de l’artifice littéraire.
9. Cela impliquait donc un travail sur la langue écrite, sur la manière dont l’écrit peut rendre la parole. Ce que Henri Meschonnic appelait l’« oralité » :
Si le rythme, c’est l’organisation du mouvement de la parole dans le langage et dans l’écriture, si la littérature ou la poésie, c’est l’invention par la sensibilité et par la pensée d’une expression qui n’a encore jamais eu lieu jusque-là, la parole, c’est du sujet. Ce qui transforme la notion d’oralité, parce qu’alors, celle-ci ne se confond plus avec du parlé, avec du sonore. L’oralité, c’est du sujet qu’on entend. C’est une spécificité et une historicité qu’on entend. […] Là où l’oralité se manifeste le plus, c’est dans l’écriture! L’écriture au sens d’invention spécifique d’un style, ou d’invention d’une forme de pensée, d’une organisation des rapports entre le langage et la vie, entre un langage et une vie. (2007 : § 14)
L’oralité est alors le mode de signifier où le sujet rythme, c’est-à-dire subjective au maximum sa parole. Le rythme et la prosodie y font ce que la physique et la gestuelle du parlé font dans la parole parlée. Ils sont ce que le langage écrit peut porter du corps, de corporalisation, dans son organisation écrite. (Dessons et Meschonnic, 1998 : 46)
Je m’arrête sur cette formule : « L’oralité, c’est du sujet qu’on entend ». Le rythme y est une « organisation du mouvement de la parole », la part de « corporalisation » dans l’écrit, soit une image du sujet dans sa « spécificité » (sa singularité de sujet unique) et dans son « historicité ».
10. Dans Séismes, un ensemble de choix formels a pour visée de rendre le « ton » et la façon de penser d’un enfant dans la polyphonie de la société environnante : élaborer un style oralisé (représentations du rythme et du corps, dans l’écrit); choisir le mode énonciatif : le plus souvent « nous » et « on », rarement « je »; mettre en scène la diversité des voix et la conflictualité des discours sociaux (phraséologie des adultes; lexiques genrés; niveaux de langue). Deux exemples :
Un politicien parlait dans la télévision, il prétendait que le pays recyclait l’argent sale. Autour de ses paroles, un scandale gonflait. On s’imaginait les billets comme des choses dégoûtantes et précieuses. On ne savait pas bien d’où ils venaient, où ils étaient emportés. Entre deux, notre coffre devait les retenir quelques semaines, les protéger. Quand père touchait l’argent de ses grosses mains, on se demandait s’il l’aimait ou s’il le craignait. L’homme de la télévision disait que s’entassaient des liasses et des lingots dans les sous-sols des banques, sous la chaussée des grandes villes. Que les gens marchaient sur l’or sans le savoir. Cet argent dormait là dans d’énormes coffres, bien plus lourds et résistants que le nôtre. En Suisse beaucoup d’argent dormait, mais on ne savait pas pourquoi. Ce devait être comme l’hibernation des taupes, au jardin. Un livre illustré montrait aux enfants des coffres-forts remplis de fromages d’alpage, cuivrés et brillants. Quand avaient-ils enterré toutes ces richesses? Que craignaient-ils? Et pourquoi ce sommeil des liasses? Tout ce qui avait trait à cela nous intriguait, mais père se faisait évasif, nos questions devaient l’agacer. Demeurait une vague gêne de cette saleté parmi nous, en nous, cette saleté dont tous avaient leur part. (S : 11-12)
La guerre, on ne l’avait pas connue. Nicolas de Fluë nous en avait protégé. On avait bien vu quelques films avec des Allemands, des officiers à bottes de cuir avec des chiens bergers. Père avait refusé d’apprendre l’allemand à l’école, parce qu’il détestait les Nazis. Dans cette branche il n’avait que des zéros, rien à faire, il ne changerait pas d’avis. À ce moment, on disait encore : les Boches, les Fritz, les Frisés. Et chaque été, ils venaient tranquillement en vacances dans la région. On repérait les Mercédès aux plaques minéralogiques. En sortaient de grands enfants à taches de rousseur, pâles comme des endives. Tous n’étaient pas blonds aux yeux bleus. Ils avaient presque l’air gentils. (S : 20)
Une fois encore, la perception est à hauteur d’enfant : il tente d’interpréter ces deux situations (l’argent déposé dans les banques; le statut des Allemands) par des ressources métaphoriques (l’argent dort comme les « taupes »; les fromages d’alpages « cuivrés et brillants » sont des pièces de monnaie, comme dans Astérix en Helvétie) et métonymiques (tous les touristes Allemands d’aujourd’hui peuvent-ils être qualifiés de « Frisés »?). Dans les deux cas, il me semble que c’est la distinction anthropologique du pur et de l’impur (Mary Douglas) qui est en jeu : la saleté de l’« argent sale » est-elle aussi celle du père, celle de l’enfant? les touristes Allemands sont-ils fréquentables, ou doit-on les rejeter comme le père a rejeté la langue allemande?
11. Le rythme corporalisé, voilà ce que peut prendre en charge l’écriture.
Faire « entendre du sujet » se traduit souvent par un terme à la fois vague et très concret. qui n’est ni un concept, ni une notion théorique : celui de « ton ». Terme musical, plutôt, très usité pour désigner une recherche intuitive de justesse, le « ton » implique de donner à lire la perception et l’interprétation de l’enfant, avant qu’il n’intériorise la version du monde des adultes, avant que les choses soient désignées par des noms stables. Ici encore, une phrase d’Annie Ernaux m’a guidé : « Rien de ce qui se passe dans l’enfance n’a de nom. » (2011 : 19) Deux exemples :
Il ne fallait pas mettre l’argent en bouche, avaient dit les parents, l’argent c’est sale, ça traîne entre toutes les mains. On ne comprenait pas pourquoi l’argent était une matière aussi souillée. Après tout, les journaux, les linges, les légumes du marché aussi étaient palpés par tout le monde et on n’en faisait pas une histoire. (S : 10)
En Suisse beaucoup d’argent dormait, mais on ne savait pas pourquoi. Ce devait être comme l’hibernation des taupes, au jardin. Un livre illustré montrait aux enfants des coffres-forts remplis de fromages d’alpage, cuivrés et brillants. Quand avaient-ils enterré toutes ces richesses? Que craignaient-ils? Et pourquoi ce sommeil des liasses? (S : 12)
Il s’agit ensuite de faire sentir l’étrangeté du langage adulte, d’abord cité-examiné de l’extérieur par l’enfant avant d’être incorporé ou rejeté... La langue vient d’abord des autres, c’est une version du monde qui nous envahit. Autrement dit, le collectif nous traverse avant qu’on puisse y prendre position en tant que « sujet ». D’où son étrangeté :
L’Onc-Carlintze venait de Berlin-Est trouver Wilfried, son frère. […] On l’aimait bien, on prononçait « Bonjour-Onc-Carlintze », comme si c’était un seul mot. Carlintze ou bien « carlingue », ces sons désignaient pour moi tout à la fois l’Oncle et la camionnette. Puis on jouait dans la cabine, exceptionnellement c’était permis. (S : 21)
12. Le philosophe américain Stanley Cavell, récemment décédé, évoque une expérience identique :
Si vous dites : « Ceci est une citrouille », nous pourrons affirmer tranquillement que cet enfant apprend ce que signifie le mot « citrouille », et ce qu’est une citrouille. Une légère différence peut subsister quant aux citrouilles dans son propre monde; il se pourrait qu’elles aient une relation mystérieuse avec les citrons et la trouille, ou qu’elles soient associées à M. Sitrou (notre voisin), puisque, à l’évidence, il porte le même nom qu’elles. Mais cela ne posera probablement aucun problème, et un jour la personne qui était cet enfant se souviendra peut-être, pour une raison ou une autre, qu’elle croyait à ces choses, qu’elle faisait des associations, lorsqu’elle était enfant. (Et renonce‑t‑elle à y croire, cesse-t-elle de les faire?) (2012 : 270)
Cesse-t-on de faire de telles associations à l’âge adulte? Sans doute que non, mais elles restent par contre en coulisses, tenues dans l’ombre par les routines de la pensée rationnelle et les exigences de la vie diurne. Au moment de l’écriture, elles ont loisir, parfois, de revenir sur le devant de la scène…
Meizoz, Jérôme, « Écrire l’enfance en posture d’ethnographe : retour sur “Séismes” », dans V. Cnockaert, M. Scarpa et M.‑C. Vinson (dir.), L'ethnocritique en mouvement. Trente ans de recherches avec Jean‑Marie Privat, janvier 2021, en ligne sur le site Ethnocritique : http://www.ethnocritique.com/fr/node/212/.
Adell, N., « Devant la littérature [Daniel Fabre] », L’Atelier du Centre de recherches historiques, no 16 bis, 2017. En ligne : https://journals.openedition.org/acrh/7506.
Bal M., « Voix/voix narrative : la voix métaphorée », Cahiers de narratologie, no 10, 2014, p. 9-36.
Benveniste É., Problèmes de linguistique générale I, Paris, Gallimard, 1966.
Cavell S., Les Voix de la raison. Wittgenstein, le scepticisme, la moralité et la tragédie, trad. fr. S. Laugier et N. Balso, Paris, Seuil, 2012.
Dessons G. et Meschonnic H., Traité du rythme, Paris, Dunod, 1998.
Ernaux A., La Place, Paris, Gallimard, 1983.
Ernaux A., L’Autre fille, Paris, Nil, 2011.
Fabre D., « Le corps pathétique de l’écrivain », Gradhiva, no 25, 1999, p. 1-13.
Fabre D., « L’invisible initiation : devenir filles et garçons dans les sociétés rurales d’Europe », conférence du Campus Condorcet, 2015. En ligne : https://www.canal-u.tv/video/campus_condorcet_paris_aubervilliers/l_inv….
Green J., Partir avant le jour, Paris, Grasset, 1963.
Maget M., Guide d’étude directe des comportements culturels, CNRS, 1958 [1953].
Meizoz J., Séismes, Genève, Zoé, 2013.
Meizoz J., Faire le garçon, Genève, Zoé, 2017.
Meschonnic H., « Des voix dans la poésie », entretien avec M. Bourlet et C. Gishoma, 2 novembre 2007. En ligne : https://www.erudit.org/fr/revues/ela/2007-n24-ela02388/1035338ar.pdf.
Privat J.-M., Bovary Charivari, essai d’ethno-critique, Paris, CNRS, 2002 [1994].
Privat J.-M. et Scarpa M. (dir.), Horizons ethnocritiques. Regards croisés, Presses universitaires de Nancy, « EthnocritiqueS », 2010.
Revaz N., L’Infini livre, Genève, Zoé, 2014.
Scarpa M., L’Éternelle jeune fille. Lecture ethnocritique du Rêve de Zola, Paris, Champion, 2010.
Virno P., « Le langage au milieu du gué », Luogo comune, 1991. En ligne : http://www.lyber-eclat.net/lyber/virno/virno-enfance.html.