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Le récit de malheur au XIXe siècle

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Parution d'Études françaises, no58 (2), « Le récit de malheur au XIXe siècle », dirigé par Sophie Ménard

Ce dossier entreprend une réflexion sur les logiques culturelles, sociales, historiques du mauvais sort à l’œuvre dans le récit du XIXe siècle. Série d’embarras qui jettent dans la misère, malchance qui s’acharne, écarts à la coutume qui attisent l’adversité, réactivation des fautes familiales forment, bien souvent, la trame narrative du récit de malheur : celui-ci narre en effet les coups du destin et la dégradation du héros dans une société dont les valeurs politiques, culturelles, familiales sont en transition. S’y développent des cosmologies qui ne comprennent ni le bonheur ni le malheur de la même façon.

C’est pourquoi les articles ici rassemblés examinent les multiples systèmes symboliques d’interprétation et de détection de l’infortune qui structurent le récit moderne, en faisant l’hypothèse que le malheur répétitif y sanctionne les ratés de la coutume et les failles dans le vivre-ensemble. Qu’est-ce qui porte malheur ? Qui est frappé par le sort funeste (et qui ne l’est pas) ? Comment le malheur s’annonce-t-il ? Peut-il être évité ? Est-il intégralement narré ou raconté ? La dynamique narrative repose-t-elle sur l’exploration de parcours de vies déviées et malheureuses ? Ce dossier propose une variété de réponses à ces questions en étudiant, dans certaines œuvres de Balzac, Sand, Mérimée, Stendhal et Zola, les formes plurielles du malheur (maléfice, hasard, vengeance, viol, handicap sexuel et social, mort, vicissitude conjugale, nouage de l’aiguillette) et ses particularités textuelles.

Table des matières (avec liens hypertextes)

Stéphane Vachon, Note éditoriale, p. 3–4.

Sophie Ménard, Le récit de malheur au XIXe siècle. Présentation, p. 7–21.

François Vanoosthuyse, Armance, roman du handicap, p. 23–44.

Jacques-David Ebguy, « Rien n’est complet que le malheur ». (Im)puissance du malheureux dans trois récits balzaciens, p. 45–65.

Sophie Ménard, Les logiques culturelles du malheur. La Vénus d’Ille de Mérimée, p. 67–89.

Pascale Auraix-Jonchière, Le destin tragique de Jeanne. Réflexion sociopoétique et ethnopoétique sur un malheur annoncé (Jeanne de George Sand), p. 91–108.

Marie Scarpa, « La chère enfant a eu un malheur ». Le destin d’une femme violée : Renée dans La curée de Zola, p. 109–128.

Alexis Lussier, Jean Genet entre « la lumière et l’ombre ». Apparition, prestige, éclipse dans Journal du voleur, p. 131–145.

Biagio Magaudda, Entre surréel et réel dans Les méduses ou les orties de mer de Tchicaya U Tam’si. Une frontière poreuse et muable, p. 147–159.

Michel Fournier, La cour des Miracles et « les bas-fonds du Grand Siècle ». Consolidation et transmission d’un mythe au XXe siècle, p. 161–179.