Ce colloque se propose de faire le point sur les « avancées » collectives de l’ethnocritique depuis une dizaine d’années (en somme depuis le 1^er colloque consacré à la démarche qui s’est tenu en 2007) et de prolonger ces nouveaux chantiers. 

On questionnera ainsi à nouveaux frais la situation épistémologique et institutionnelle dans le champ des études littéraires de ce paradigme critique récent et ses modes d’affiliation aux sciences humaines et sociales. 

Les réflexions porteront aussi sur deux des problématiques ethnocritiques actuelles les plus prometteuses :  

•  L’hybridation, dans la poétique même des œuvres, des mo(n)des écrits et des oralités et leurs enjeux en matière de polyphonie voire d’hétérophonie narrative, politique et culturelle (liminarité, ensauvagement, métis, résistance, nostalgie, etc.) comme de sémiotique des constituants formels de la littérature (entre arraisonnement et déraison graphique).
•  Dans la continuité des travaux sur le dialogisme culturel, nous souhaitons réinterroger la dynamique intra/interlocutive de l’échange verbal dans la mesure où la littérature prend volontiers en charge « l’appréhension active du discours d’autrui » (Bakhtine, Esthétique de la création verbale, 1984). Notre hypothèse est que l’économie des transactions énonciatives dans nombre de récits se donne à entendre selon une logique en consonance avec la théorie générale ternaire – donner, recevoir, rendre - des échanges symboliques selon M. Mauss (Essai sur le don, 1924).

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En hommage amical, scientifique et critique à Jean-Marie Privat, Pr. émérite (Université de Lorraine) et initiateur de la démarche ethnocritique, deux tables rondes seront organisées. La première réunira de jeunes chercheurs en ethnocritique de l’un et l’autre côté de l’Atlantique qui témoigneront de leur ‘aventure’ intellectuelle. La seconde  rassemblera des membres de la revue Pratiques autour de la théorie et de la didactique des médiations culturelles et littéraires.    

* image sur l'affiche: Tania Mouraud, Le silence des Héros, 1995/1995. Avec l'aimable autorisation de l'article. @Tania Mouraud